Prochain arrêt « Olympe… de… »

Qui connaît l’histoire d’Olympe ? Vous savez, celle dont entend le nom quand on pénètre par le bus dans le quartier de Beauregard « Prochain arrêt … Olympe de Gouges », juste dans ce tournant de la rue de Cucillé, dans ce carrefour où se croisent piétons, automobilistes et bus de la Star, les uns arrêtant les autres et réciproquement…

Grâce à la Star, Olympe, non seulement, on connaît ton nom mais on va l’entendre, avant l’arrêt, des centaines de fois, non pas sèchement comme on entend « Cucillé », mais comme un refrain montant sur «Olympe», puis après une pause minuscule, descendant sur « de Gouges ». Bref, un début de délicatesse féminine : la Star nous permet d’entendre ton prénom si doux, sans qu’il reste coincé sur un panneau bleu  aux lettres blanches entre deux dates 1748-1793, que seuls les piétons égarés lisent distraitement…

Olympe, aujourd’hui, c’est le 8 mars 2016, « Journée de la Femme », j’entends si souvent chanter par la Star ton prénom et ton nom et comme tu as mérité de les donner à une rue de mon quartier, je vais faire  l’effort d’apprendre qui tu es… La fibre optique – oui, à Beauregard on a la fibre ! – me permet de te retrouver assez vite dans Wikipédia et j’en apprends de belles ! Cœurs sensibles, n’en lisez pas plus !

Née en 1848, fille du boucher Gouze, bourgeois de Montauban dont « le père absent » n’assista pas au baptême », tu es morte guillotinée en 1793. Entre ces deux dates, tu as eu le temps de prendre un nom plus  noble, de donner naissance à un garçon qui connaîtra peu son père, mort noyé lors d’une crue du Tarn, de refuser tout remariage : « La loi française interdisant à une autrice (masculin auteur) de publier un ouvrage  sans le consentement de son époux », ainsi, tu as conservé toute ta vie la liberté de publication !

Et tu en as écrit ! Des pièces, des textes affichés dans les rues de Paris, -tu y as traité le révolutionnaire Marat « d’avorton de l’humanité »-, révolutionnaire toi-même, tu avais écrit pour le théâtre des drames  contre l’esclavage des noirs, tu as protesté contre la mort du roi Louis XVI, traité Robespierre de dictateur, défendu le droit au divorce pour les femmes. Ton horreur pour le sang et la violence, tu la cries : « Le sang,  même des coupables, versé avec cruauté et profusion, souille éternellement les Révolutions ». Cela t’aura valu la mort sur l’échafaud.

Habitants de Beauregard, quand vous descendrez du bus à « Olympe…de Gouges », un jour, si ce n’est aujourd’hui, allez au moins lire dans Wikipédia -grâce à la fibre- plus de détails de la vie d’Olympe. Ça vaut la  peine, même après le 8 mars, de se souvenir de femmes qui comme elle n’ont pas eu envie de se taire. Oui, Olympe, tu avais eu raison d’oser dire : « La femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir  également celui de monter à la Tribune »

Un habitant de Beauregard qui aime les transports en commun.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *